DE L'IMPORTANCE DU GROUPE...

Crédit photo    : Huffington post.uk     

Ce n'est pas facile de trouver un premier thème sur le sujet de l'expatriation, parce qu'en réalité une masse de sujets potentiels se bousculent !

J'ai choisi pour commencer de parler de quelque chose qui se révèle d'une importance fondamentale : faire partie d'un groupe.

Quand on part loin, dans un autre pays, tous nos repères s'écroulent. On se retrouve comme dans le tambour d'une machine à laver essorage 1200 tours, et on n'a plus rien ni personne à qui se raccrocher pour reprendre pied.

On est loin de sa famille bien sur, de ses parents, frères, soeurs, oncles, tantes, cousins.
Mais on  est surtout loin de son quotidien.
Ses amis, son train-train, ses activités, son travail, ses collègues, toutes ces personnes qui faisaient que nous appartenions d'une manière ou d'une autre à un groupe.
Ici, le seul groupe dont on fait partie quand on arrive, c'est le noyau familial.
Et comment dire cela ..... des fois on aimerait avoir d'autres contacts sociaux que ses enfants et son homme !
On aimerait prendre une respiration, sortir du quotidien, qui au début se réduit vite à administratif, petits soucis,  courses, ménages, lessives, devoirs...
Bref, tout peut se révéler assez chaotique.

Dans mon cas personnel, il y a une communauté française non négligeable là ou je vis, et donc il a été facile, dès les premiers temps, de se raccrocher à quelque chose de confortable, des gens qui parlent français, qui traversent ou ont traversé les mêmes début difficiles de l'installation, avec qui on peut échanger et partager des choses.
Mais cela ne fait pas tout.
Cela ne correspondait pas à ce que je recherchais. Venir ici pour nous signifiait s'intégrer le plus possible à la vie américaine.
Et puis être dans sa communauté de souche ne signifie pas être avec des personnes qui pourront devenir un jour des Amis, avec qui on a des affinités et avec qui on pourra partager une complicité.


Il y a une autre chose que l'on comprend très vite, quand on part loin de chez soi, c'est qu'il va falloir se reconstruire une famille, puisque la nôtre est loin....cette nouvelle "famille" ne peut être composée que d'amis.

Le sentiment d'appartenance est essentiel dans un tel bouleversement de vie.
J'avoue que je n'y avais jamais vraiment pensé dans ma vie précédemment. On avait les copains, la famille, la vie quotidienne, construite au fil des années.
Mais cette expatriation, c'est une nouvelle vie. On repart à zéro.
J'ai l'habitude de déménager, mais ça n'a jamais été pareil, car il y avait toujours une continuité : des amis que l'on retrouve, la famille dont on se rapproche, la ville que l'on connait déjà.....mais là non, rien de tout cela.
Ce n'est pas une reconstruction, c'est une construction !

Alors on doit se faire violence, oublier les obstacles ou les difficultés potentielles et avancer...Keep going !!


Alors au fil des jours, des rencontrent, des échanges, on affine, on écarte, on pousse un peu avec certains....et vient le jour où l'on s'identifie à nouveau à un groupe (voire même plusieurs) !

Il y a ce jour où, autour d'un diner, l'une d'entre nous a dit " je suis rassurée, je vous ai trouvé !"....
Parce que c'est ça, il faut trouver les petites perles au milieu de l'immensité !

Ça peut paraitre anodin, mais ces petits noyaux que l'on réussit au fur et à mesure à reformer, que ce soit dans la communauté française, dans le voisinage, dans les activités, et bien en réalité cela participe grandement au retour de l'équilibre et de la stabilité dans la vie de tous.

Parce que la vie d'expatrié, c'est souvent un des membres du couple qui travaille, et l'autre qui se retrouve à la maison, toute la journée, avec parfois un véritable ennui (....mais cela sera l'objet d'un prochain article), alors qu'avant sa vie était remplie, par le travail, les activités, les enfants à emmener à droite et à gauche, les amis, la famille....
Ce "passage à vide" est un moment assez douloureux, et il faut le surmonter pour avancer !

J'ai eu la chance de tomber dans un quartier très sympa, avec des voisines qui m'ont adoptées tout de suite, qui nous ont invité, avec qui je vais faire du sport, avec qui on boit des apéros en fin de semaine pour se détendre ( !!!!) et avec qui je rigole beaucoup.
J'ai la chance d'avoir rencontré un petit groupe de françaises. On sort, on fait du sport, on passe du bon temps, on parle de nos soucis, de notre quotidien, et surtout on rigole beaucoup ( oui encore !!!!).

Je m'estime chanceuse, car cette quête n'a pas duré des mois...
J'ai trouvé mes petites perles au milieu de l'immensité...


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